je pense à mon enfant
Quand s'en vont les étoiles, quand vient le jour nouveau
Quand finissent mes rêves, dans le matin naissant
Quant le ciel se dévoile, quand j'entends les oiseaux
Quand le soleil se lève, je pense à mon enfant.
Je le vois près de moi, il est ailleurs pourtant.
Non pas dans les pensées, car je le vois vraiment
Il ne me quitte pas, il est là, comme avant
Je ne peux m'empêcher de penser qu'il m'attend !
Pourquoi est-il parti, dans cette autre maison
En espérant toujours, de plus heureux moments
Vivant sa tragédie loin de mon affection
Mais recevant l'amour de papa et maman !
0ù sont les jours d'antan, quand je l'accompagnais
Prendre le petit car, le matin de bonne heure
Pour s'en aller aux Pins, y passer la journée
Et revenir le soir, en chantant son bonheur !
C'est d'un sombre nuage, dans le ciel de ma vie
Que tombent bien souvent, des larmes sur mes pas
Pour l'ombre d'un visage, qui est toujours chéri
Et qui sera longtemps présent sans être là !
Compagnon de naufrage, un autre malheureux
Lui tend souvent les bras, car il ne peut parler
On voit tout leur courage, dans le fond de leurs yeux
Et dans leur désarroi, ils savent mieux s'aimer !
S'en ira-t-il un jour, de cet affreux carcan
Autrement qu'endormi, dans un linceul tout blanc
Reviendra-t-il chez nous, qui le souhaitons tant
Pourra-t-il s'échapper, des griffes de Satan ?
Quand je vois ces exclus, aux corps martyrisés
Alors je ne crois plus, à la bonté divine
Ni au coeur de Jésus, ni aux saints baptisés
Ma foi a disparue, perdue dans les épines !
Je veux penser pourtant, que la nouvelle aurore
Qui sera là demain, avec d'autres lueurs
Aura pour mon enfant, ce qu'il n'a pas encore
Un meilleur lendemain fait de mille couleurs !
Poème composé par Jean Brovelli lors du placement imposé de son fils trisomique